Biographie |
- 'REDING, Jean-Louis, médecin, né d'une famille honorable, à Luxembourg, le 24 janvier 1778, était fils de Nicolas Reding et Gertrude Martin.
Il commença ses humanités avec beaucoup de distinction, au collège Thérésien de sa ville natale; puis, comme la conquête française vint supprimer cette institution avant qu'il ne les eut entièrement terminées, il les continua en partie par lui-même et en partie au moyen de leçons particulières qu'il parvint à se faire donner. Il venait d'achever sa préparation pour pouvoir suivre avec succès les cours universitaires, lorsque les établissements supérieurs d'instruction se rouvrirent. Comme Jean-Louis Reding se sentait du goût et du talent pour la pratique de l'art de guérir, il se hâta d'aller se faire inscrire à la faculté de médecine de Strasbourg, qu'il fréquenta jusqu'à ce que, après un très brillant examen, il a pu obtenir son diplôme de docteur.
Sa thèse inaugurale, qu'il a défendue le 5 septembre 1807, compte 29 pages in-4°. Elle a pour titre: de caloris animalis genesi. L'aspirant traitait là, pour cette époque surtout, une question physiologique de haute importance, et qui l'est restée jusqu'ici, malgré les immenses progrès que la science a faits depuis. Les raisonnements de l'auteur sont coulants, comme l'on dit. Ils convainquent en cherchant à persuader. Et en plus d'une place de sa thèse, il fait entrevoir, sans s'en douter, des résultats reconnus aujourd'hui comme positifs, mais qui alors n'étaient point admis à titre d'axiômes irréfutables. Il est même à regretter que ce spécimen inaugural soit resté enfoui dans les Annales universitaires qui sont rarement lues, tandis que tiré à peu d'exemplaires à part, il n'est pas entré dans le commerce .
Au moment de quitter les gradins universitaires, J.-L. Reding aurait mieux fait, pour sa réputation scientifique, d'accepter un lectorat lui offert près de l'université de Montpellier. Mais trop modeste, à l'âge cependant de 29 ans, et trop réservé, il n'avait pas assez de confiance en ses connaissances réellement déjà acquises alors.
Il préféra retourner dans son pays natal, et se fixa à Arlon, où bientôt il se distingua comme un praticien habile et éclairé. Cette réputation qu'il n'avait point tardé à se faire, le fit appeler au service militaire, avec le titre de médecin adjoint, attaché à l'armée d'Allemagne. Libéré plus tard, il est venu reprendre sa clientèle qu'il avait dû abandonner.
Depuis cette époque et pendant plus de 40 ans, on l'a vu consacrer sa vie d'une manière aussi désintéressée qu'infatigable au soulagement de l'humanité souffrante.
La différence cependant était grande, quant au théâtre de ses réussites dans la modeste petite ville d'Arlon, qui alors ne constituait, et jusqu'après 1830, qu'un vénérable mais gros village, lorsqu'on lui compare Montpellier, la belle ville universitaire, et le titre d'agrégé d'abord, à échanger plus tard, bientôt peut-être contre celui de professeur!
Pendant près de 30 ans, Reding fut seul médecin dans ces environs. Sa générosité et son désintéressement étaient si grands que, pendant cette longue période de temps, il soigna gratuitement les pauvres, non-seulement de la ville et du canton, mais même ceux des cantons voisins. Aussi, malgré son humilité de caractère, sa réputation comme praticien habile s'était faite belle et étendue, surtout pure de ces vastes intrigues provenant de ce que l'on nomme les jalousies de métier, comme l'on n'en voit ourdir que trop souvent dans le corps médical, lorsque en suite de la révolution belge de 1830, le nouveau Gouvernement de Bruxelles se vit dans le cas de créer une commission médicale directrice pour le Luxembourg belge. Dés l'organisation de ce collège, Reding en a été nommé président. Ces fonctions, il les a exercées avec distinction jusqu'à son décès. A la fondation de la société de médecine de la province du Luxembourg, il obtint une pareille marque d'estime de ses collègues, qui par acclamation lui déférèrent la présidence de leur association. Là ne se bornèrent point les services rendus à la patrie par le docteur Reding: avant 1830, il avait rempli gratuitement pendant une série d'années les fonctions d'inspecteur cantonal des écoles primaires. Ces fonctions, aujourd'hui rétribuées, lui ont été continuées jusqu'en 1843; et, malgré sa nombreuse clientèle, il n'a pas abandonné les études de cabinet, se tenant constamment à la hauteur des progrès de la science, ainsi que de tous ses autres devoirs. Tant de dévouement et de services ne pouvaient manquer de gagner à Reding l'amour et la reconnaissance de ses concitoyens qui le choisirent successivement pour faire partie de l'administration de leur ville et des établissements publics de cette dernière.
Grand travailleur, le rayon d'action du docteur Reding a été trop limité, de même qu'il lu donnait trop d'occupations journalières pour qu'il lui fut possible de rédiger ses observations de clientèle. Cependant, il nous avait montré dans le temps un volumineux journal de clinique très-intéressant. On doit infiniment regretter de ce qu'il n'y ait pas mis la dernière main pour le publier. Ce travail est vraisemblablement perdu aujourd'hui. Exposé par état à une vie rude et pénible, il soutint avec vigueur la lutte contre la vieillesse; et peut-être aurait-il vécu plus longtemps encore s'il eut moins consulté son zèle que ses forces. Le docteur Jean-Louis Reding est décédé plein de mérites, le 9 avril 1850 à l'âge de 72 ans. Le 7 avril 1815, il avait épousé Thérèse Stroup, qui lui a survécu. Il était père d'une nombreuse famille qui est bien établie.
Sources: Etat-civil .-
Notes.-Renseignements obtenus.- Sa thèse. - Lettres de faire-part. - Souvenirs personnels. - Discours prononcé sur sa tombe, par le Dr Lenger. - Mémorial administratif belge. - Listes des médecins. - Correspondances autographes.'
Médecin à Arlon, né à Luxembourg le 27 janvier 1778, décédé à Arlon le 9 avril 1850. Il épouse à Arlon le 7 avril 1815, Thérèse STROUP, née à Limpach le 25.01.1793 et décédée à Luxembourg en 1882. En 1847, ils habitaient 43 rue des Capucins. Ils avaient une servante, Marguerite Entinger, née à Tintange. Jean-Louis Reding et son épouse eurent onze enfants au moins, tous nés à Arlon, dont la descendance est reprise infra.
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